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Johnnie Carwash – Cool interview #1

Johnnie Carwash – Cool interview #1

1 – Votre mère est-elle une Cool Mom ?

Maxime : Absolument ! Elle est toujours partante pour faire un ping pong et me bat régulièrement d’ailleurs… sa participation au clip de Teenage Ends aussi ne laisse aucun doute à ce sujet.

Manon : Carrément, elle m’a toujours soutenu et je peux facilement parler avec elle. De plus, je suis sûre que si elle ne s’était pas fait mal au genou, elle se déplacerait encore en skate aujourd’hui !

Bastien : À fond ! Elle est super active culturellement, tou.te.s mes ami.e.s la connaisse car mes parents viennent souvent au concerts, et pas seulement aux nôtres, et même si je ne suis pas là ! C’est clair qu’elle a vu plus de concerts que moi à Lyon ces derniers temps. Elle va justement voir une amie en concert au moment où je l’appelle pour lui poser ces questions. Et aussi, elle me conseille des disques, que j’oublie d’écouter, et souvent deux ans plus tard je lui fait « eh tu connais ça? » « Bin oui j’avais pris leur disque à la bibli l’an dernier… » Elle a l’oreille !

2 – Qu’est ce que votre mère pense de votre album « Teenage Ends » ?

Maxime : Elle trouve que c’est un album qui pétille et donne la pêche ! Avec une préférence pour les morceaux qui bougent comme Yeah Yeah Yeah qu’elle adore. Par contre certains titres sont trop courts, comme Public Toilet qui pourrait continuer encore un peu à son goût.

Manon : Elle le trouve superbe (ce sont ses mots), fun et qui nous ressemble vraiment.

Françoise (maman de Bastien) : Je ne l’ai pas encore beaucoup écouté, je suis surtout sur les concerts. C’est super que vous l’ayez fait, il y a des supers chansons dessus, c’est super que vous les jouiez en concerts. On les entends mieux sur le disque que en concert. Bin voilà c’est un super album ! Super chansons donc super album.

3 – Sur quelle scène votre mère rêverait de vous voir jouer ?

Béatrice (maman de Maxime) : L’Olympia pour sa renommée.

Laure (maman de Manon) : A Broadway haha ça serait vraiment sympa.

Françoise (maman de Bastien) : Aux nuits de Fourvière.

4 – Avec quel groupe / artiste votre mère rêverait que vous partagiez l’affiche ?

Maxime : Supertramp car c’est le groupe qu’elle écoutait quand elle était ado et qui lui a donné envie de faire du saxo !

Laure (maman de Manon) : Queen mais « ils sont tous mort » dommage ça aurait bien matché 😉

Françoise (maman de Bastien) : Avec Les Stranglers. Parce que, quand j’étais jeune, j’étais très très fan des Stranglers, alors apprendre que vous alliez jouer au même festival qu’eux, ça m’a vraiment fait quelque chose.

5 – Si vous deviez emmener votre mère dans les loges, comment ça se passerait ?

Maxime : Très bien, je pense même qu’avec son sens de la rigueur et du timing elle ferait une excellente régisseuse de tournée.

Manon : Je ne peux pas traduire exactement avec des mots ce qu’elle m’a dit car quand je lui ai posé la question elle a juste bougé la tête dans tous les sens haha. Ça serait la fête, je pense qu’on passerait tous un bon moment.

Françoise (maman de Bastien) : C’est déjà arrivé, au début. Il ne s’est rien passé de particulier, j’étais tranquille toute discrète dans un coin, contente d’être en loge avec vous et les gens qui travaillent avec vous. J’aime bien être dans les loges dans cette ambiance de musiciennes et de musiciens.

6 – Une bêtise que vous n’avez jamais dit à votre mère ?

Maxime : Elle n’est pas au courant que je possède six batteries…

Manon : Je ne sais pas pourquoi pendant un moment elle s’est obstinée à nous faire des choux de bruxelles… je les cachais dans ma petite culotte dès qu’elle sortait de la cuisine et j’allais les jeter dans les toilettes … car elle vérifiait la poubelle … désolé maman.

Bastien : Une fois j’ai brûlé un contrôle auquel j’avais eu une sale note à l’école. Comme un inconscient j’ai fait ça dans le salon alors qu’elle n’était pas encore rentrée. J’ai eu la peur de ma vie quand j’ai vu la taille des flammes ! Heureusement rien d’autre n’a pris feu, mais ça a quand même fais une trace sur le carrelage. Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans ces feuilles à grands carreaux mais ça crame fort.

7 – Un dernier mot pour elle ?

Maxime : Merci pour le soutien quand j’ai arrêté mes études <3

Manon : Merci pour tout, je t’aime maman <3

Bastien :  Merci pour ton soutien et ton amour, change rien, je t’aime !

Revoir Paris – Vers la lumière

Revoir Paris – Vers la lumière

Déconnectée des sorties cinéma durant presque 3 mois, je reviens en tâtonnant, ne sachant pas vraiment ce que j’ai envie d’aller voir. Je n’aime pas lire les critiques avant d’aller en salle car mon jugement en serait influencé, voire altéré.

« Revoir Paris »ne me disait rien qui vaille : encore un film sur la capitale qui serait vendu cher à l’étranger. De belles images alléchantes pour donner envie au reste du monde de découvrir la « plus belle ville du monde ».

C’est peut-être la seule critique que je pourrai faire à ce film : son titre.

C’est, transposée, l’histoire de Mia, Virginie Effira, tellement humaine et fascinante, prise dans la folie   destructive des attentats du 13 novembre 2015.

Mia revient à Paris après une convalescence auprès de sa mère. Elle voudrait reprendre le fil de sa vie d’avant, celle d’une femme vivant en couple dans un milieu aisé. Très vite, elle se sent en décalage avec le monde réel. Elle est « à côté» comme ceux qui ont connu un drame traumatisant. Sa vie d’avant se défait dans un lent délitement ; sa mémoire est en miette, fragmentée, explosée.

Mia, telle une enquêtrice, va s’acharner à lever le voile noir de sa mémoire, à reconstituer le puzzle de ses émotions. Elle va aller à la rencontre de ceux et celles présents ce soir. Elle va au contact des « vrais gens » mais aussi avec ces fantômes, victimes disparues à jamais qui s’attachent à ses pas.

Elle va rencontrer une jeune fille qui a perdu ses parents. Celle-ci est en quête de ce qu’ils faisaient ce jour-là en visite à Paris. On retrouve Mia et cette jeune fille au musée de l’Orangerie.

Elles sont face aux Nymphéas de Claude Monet. La jeune fille a, en main, une carte postale qui lui était destinée et qui est un détail des Nymphéas. Elles cherchent chacune ce détail dans cette salle ovale où courre la magie de cette peinture. Scène pathétique et émouvante.

Elle va aussi faire la connaissance de Thomas lui aussi touché par l’attentat.

Benoît Magimel interprète cet homme atteint dans sa chair mais doté d’un humour et d’une sensibilité à fleur de peau.

Mia, telle une enquêtrice, veut retrouver l’homme qui a contribué à lui sauver la vie.

Elle va découvrir, à cette occasion, un autre monde, celui invisible, des sans-papiers, des exclus, des pauvres de la porte de la Chapelle. Elle va se souvenir des mots chuchotés, rassurants, des mains croisées sur les siennes, ce baume salvateur dispensé par cet homme.

C’est un film sur la résilience mais aussi sur la force du collectif, un film sur les rencontres, sur les liens indéfectibles.

Un film bouleversant sur la force magistrale de la vie.

Live Report – Feu ! Chatterton au Zénith le 14 avril 2022 : Une couverture d’amour

Live Report – Feu ! Chatterton au Zénith le 14 avril 2022 : Une couverture d’amour

La semaine dernière, Feu ! Chatterton nous a ébloui au Zénith de La Villette. Il faut dire que tous les rendez-vous manqués, à cause de la crise sanitaire, nous a donné l’eau à la bouche. Visiblement, le groupe était aussi heureux de retrouver la scène parisienne.     

Évidemment ils ont laissé une large place à leur dernier album « Palais d’argile ». Certains titres repris en chœur par la salle comme « un monde nouveau ». Communion intergénérationnelle assez émouvante et forte car les spectateurs étaient de tout âge. Ce fut assez magique de nous voir rassembler au-delà de nos idées et de nos sensibilités.

Tous, debout, le regard tendu vers la scène et chantant « Un monde nouveau, on en rêvait tous… ».

Il y a dans la musique de Feu ! Chatterton des morceaux très rock aux percussions puissantes telles qu’on peut les retrouver chez Mathieu Chedid. Mais pas seulement puisque d’autres morceaux sont plus planants, à la musicalité douce et euphorique. Ils m’ont fait penser aux Pink-Floyd notamment dans l’album « Dark side of the moon ».

Et puis, il y eut ce moment où Arthur Teboul s’arrêta brusquement de chanter. Il venait de voir qu’une personne s’était évanouie dans la fosse. En un instant, il venait de nous faire comprendre que le show, celui de Feu ! Chatterton pouvait passer au second plan. L’humain reprenait l’essentielle première place, l’humain réclamait cette pause.

Après deux heures de concert et le retour sur scène et un premier rappel, ce fut la reprise de « L’Affiche Rouge » poème de Louis Aragon déjà magistralement mis en musique et interprétée par Léo Ferré. Ah ! la voix d’Arthur, divinement rauque, une voix un peu blessée qui entre en résonnance avec les mots d’Aragon plus que jamais d’actualité. Un moment de grâce, poignant.

Jeudi soir, nous avons fait le plein de lumières, de joie et de soleil. Nous nous sommes retrouvés enveloppés d’une couverture d’amour.

                                                                                                      © Nicko Guihal

© Martine Samama

Peter Doherty & Frédéric Lo : « The fantasy life of poetry and crime »

Peter Doherty & Frédéric Lo : « The fantasy life of poetry and crime »

Je me suis longtemps tenue à l’écart de Pete Doherty. Enfant terrible du rock anglais, il était trop destroy pour moi. Tel ce papillon fragile nommé « éphémère », il gravitait dans les milieux glauques. Ami de fortune de Amy Winehouse, ils peignaient ensemble avec leur sang. Totalement addict à la morphine et autres substances, sa production artistique en a souffert.

                                                                                                                                                                                                                                                               © Nicolas Despis

Il aura fallu, tel un alignement des planètes salvatrices, pour que cet enfant terrible produise, à nouveau, un album « The fantasy life of poetry and crime ». Il a enfin trouvé en Normandie, face aux falaises d’Étretat, la sérénité. Sa muse et aussi la collaboration artistique avec le français, Fréderic Lo l’ont tiré de la spirale infernale dans laquelle il se noyait.

Cette collaboration entre Pete Doherty et le parolier de Alex Beaupain et Stephan Eicher était comme une évidence. Chargée de mélodies et de l’orchestration, l’ambiance est à l’acoustique. Ainsi, se déroule une kyrielle de balades sur lesquelles Pete Doherty pose sa voix douce, légèrement rauque et toujours fragile. Elles nous embarquent pour un voyage au cœur de la poésie. Certaines mélodies me rappellent les chansons des Beatles. Quand j’étais jeune, quand les fêtes s’épuisaient tard dans la nuit, il y avait toujours quelqu’un qui attrapait une guitare et entonnait « Rocky Racoon. S’installait alors une douce intimité, un apaisement incroyable. Il en est de même avec cet album. D’ailleurs, ne croit-il pas « au pouvoir de la musique et de la poésie » ?

Alors, écoutez « The fantasy life of poetry and crime » et vous verrez que c’est vrai. Vous pouvez même regarder sur Arte le premier concert de Peter Doherty et Frédéric Lo. Un moment intime enregistré à Étretat dans la maison où a été écrit et composé leur.

Une jeune fille qui va bien – Jeunesse : Résistance Éternelle

Une jeune fille qui va bien – Jeunesse : Résistance Éternelle

Sandrine Kiberlain réalise son premier film « Une jeune fille qui va bien ». C’est un mélange de sa propre histoire, elle a suivi des cours d’art dramatique, et de celui de ses ascendants dont elle réinvente le passé.

En 1942 une jeune fille juive, Irène, suit avec passion des cours de théâtre et se prépare ardemment au concours d’entrée du conservatoire. Un jeune homme, Jo, lui donne la réplique et d’emblée nous plongeons dans le milieu du théâtre. Mais surtout, nous suivons cette jeune fille, merveilleuse et authentique Rebecca Marder, dans sa vie d’adolescente. Tout au long du film, nous sentons la caméra complice, cordon ombilical bienveillant de Sandrine Kiberlain, gros plans permanents sur ce visage candide, énergique et frais. « Elle est inconsciente de sa séduction, de sa grâce » dit la réalisatrice.

Entourée de sa famille et de ses amis, elle puise ainsi sa force et sa grâce dans ce cercle heureux. Sa grand-mère, magnifique Françoise Widhoff, lui dit : « À 20 ans, rien ne se fera sans toi », « On décide de tout dans la vie », « Rien, ni personne ne prend le dessus sur la vie ». Ces certitudes bienveillantes permettent à Irène d’aller dans la vie avec une sérénité candide.

Pourtant, le spectateur est pris dans les phares entre, d’un côté, une jeune fille légère, amoureuse, pétillante, solaire et, de l’autre, l’apparition d’une fissure terrible au gré des ordonnances anti-juives qui se succèdent et enferment les juifs dans un étau glaçant.

Sandrine Kiberlain l’affirme, Irène va bien. Elle est amoureuse, passionnée. Elle ne pense qu’à son aimé et à son concours. Qu’importe le désordre du monde. Elle arbore cette étoile jaune avec une certaine désinvolture. Mais n’est-ce pas la force de la jeunesse, sa détermination, sa croyance en la vie, sa puissance que nous retrouvons aussi de nos jours ?

J’ai lu des critiques s’attachant à la musique hors de propos, aux vêtements peu fidèles à la réalité de l’époque, aux détails de cette période qui ont fâché ceux qui pensaient voir un film historique. Mais ce n’est pas le sujet ! Absolument pas ! Le sujet, c’est cette jeune fille qui va bien en 1942 parce qu’elle est entourée de gens qui l’aiment. Le sujet c’est sa passion pour le théâtre. Cette jeunesse-là, si forte soit-elle, va se voir fauchée, fracturée, dépecée, niée, anéantie par l’ombre épouvantable du nazisme.

Film terriblement émouvant qui entre en résonnance avec le journal d’Anne Franck et celui d’Hélène Berr est à voir absolument.