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En 1770, Thomas Chatterton, jeune poète de 17 ans, talentueux et fragile, se donne la mort.« Feu ! Chatterton » a emprunté son identité en ajoutant ce « ! » pour mieux le faire renaître. Ce « ! » est un top départ pour ce groupe ambitieux et perméable à l’art en
général.

                                                                                                                                                                                                                                                               © Antoine Henault

Malheureusement début 2020, la pandémie oblige l’annulation du spectacle. Resteront les chansons de ce 3 ème album. Son  architecture et son âme seront sauvés.

Ces pièces musicales, tel un puzzle complexe, s’assemblent harmonieusement pour former un tissu poétique allant d’hier à ce qui sera demain. Prophétiques, elles s’emboitent, s’ajustent dans une parfaite maitrise.

D’abord ces 3 titres, « Nouveau monde », « Cristaux liquides » et « Écran total », nous plongent dans une réalité électronique et froide. Vocabulaire rejetant l’âme et la poésie, l’humain exclu, renvoyé dans les limbes. Le « Palais d’Argile » prend l’eau, s’amollit, se
désagrège mais rien n’est définitif.

Deux titres, au milieu de l’album, font la part belle à la poésie. « Avant qu’il y ait le monde », poème de William Butler Yeats, qui s’adapte parfaitement à notre époque. Douce mélancolie des paroles. Puis, « Compagnons des mauvais jours », terrible chanson qui lorsqu’elle vous embarque au petit matin vous tient en fredonnant jusque tard dans la nuit. Renaissance de ce poème de Jacques Prévert repris maintes fois par les plus grands, Reggiani, Montand, les Frères Jacques.

Une pépite telle « la mer » qui place des mots sur notre âme pour mieux l’apaiser. Chaque parole entre en résonnance avec quelque chose de l’ordre du sublime.

Dans ce disque il y a des textes qui nous invitent au spleen, à la certitude du dérisoire mais, de l’autre côté, on découvre ce désir qui tenaille, qui hèle, qui aspire à la lumière d’un « Nouveau monde ».

Ces 5 garçons, copains de jeunesse pour 3 d’entre eux, sont dans la maitrise absolue de leur art. Arthur Teboul, chanteur à la tessiture « aznavourienne », participe grandement au charme romantique et à la poésie fascinante de cet album. S’y ajoute cette fois, Arnaud Rebotini, fan de claviers et de synthétiseurs analogiques, « César 2018 » de la meilleure musique pour le film « 120 battements par minute ». Il a su par son génie, glisser un fil d’or dans chaque morceau.

Retrouvez-les en live en 2022 pour une grande tournée qui débute le 19 janvier à Bruxelles, s’arrêtera à Paris le 10 février au Zénith (j’y serai !) et le 24 juin à l’Hippodrome de Longchamp.